Charles-François Mathis

Conceptualisé dans les années 1980, le développement durable intègre rapidement les politiques publiques de l’Union Européenne, dont il devient l’un des objectifs majeurs par le traité d’Amsterdam en 1997. Sa mise en place ne se fait pas sans mal pourtant, mettant en jeu la définition même de cette notion, son efficacité, les résistances des États membres et le fonctionnement démocratique de l’Union. La politique énergétique de l’UE illustre ces difficultés : malgré les progrès des énergies renouvelables, elle se heurte aux mécanismes du marché ou à la souveraineté des États. Aujourd’hui, c’est la pertinence même de ce concept pour répondre aux défis environnementaux qui est questionnée.

En dépit d’une genèse surtout économique et d’un souci environnemental tardif, l’UE est devenue, depuis 1972, l’un des acteurs internationaux majeurs de la protection de l’environnement. Reconnue dans les traités à partir de 1986, cette dernière s’organise désormais autour de la notion de développement durable et donne lieu à une forte activité législative et à la mise en place de structures d’information, de financement et de contrôle au niveau européen.